A Orléans, le samedi 23 mars 2019 - Pour la journée mondiale contre la publicité, 13 militants d'Action Non-Violente COP21 Orléans et du MAN (Mouvement pour une Alternative Non-violente) Orléans ont détourné ce samedi les panneaux publicitaires du centre-ville afin d’interpeller sur la nocivité de la publicité. Les activistes orléanais ont bâché ce samedi après-midi plusieurs panneaux publicitaires de la Place d'Arc, puis rue de la République, jusqu'à la Place du Martroi et recouvert ces derniers d'une affiche blanche, les transformant en mur d’expression pour inviter les passants à s’exprimer sur l’agression publicitaire. "Puber tue", "la pub fait dé-penser", "ici un arbre ou une pub ?", "tous les jours, je lave mon cerveau avec la pub" figuraient alors parmi les slogans inscrits. Les militants ont également distribué aux passants des autocollants "stop pub" pour coller sur les boîtes aux lettres afin de ne plus recevoir de brochures publicitaires à domicile. Les activistes rappellent les conséquences néfastes de la publicité pour l'humain et la planète : qu'elle cause des dégâts considérables sur la santé. Qu’elle pousse à la compétition, à la maigreur, au jeunisme, à la violence, au matérialisme, au conformisme. Qu’elle véhicule souvent des clichés sexistes et racistes. Qu’elle crée des besoins, des frustrations, et nous pousse à la surconsommation. "En incitant à la surconsommation, le système publicitaire participe au gaspillage et à la pollution, et fait souvent l’apologie de comportements individualistes et irresponsables." "En incitant à la surconsommation, le système publicitaire participe au gaspillage et à la pollution, et fait souvent l’apologie de comportements individualistes et irresponsables. Il réduit tristement l’existence à la consommation, les fêtes à des opérations commerciales, l’imaginaire et les idéaux à des arguments de vente", explique Sabine Gautier, militante du MAN. "L’invasion publicitaire est aussi source de surendettement." Actuellement, la métropole orléanaise organise une concertation sur son Règlement Local de Publicité, l’occasion pour les citoyens de s’exprimer sur leur environnement visuel et la pollution générée par la publicité. Pour les activistes, les panneaux publicitaires, en plus de privatiser une partie de nos rues, happent les regards. Même sans les regarder volontairement, ils s’imposent à nous. Nous ne pouvons pas marcher dans la ville sans croiser des dizaines de messages qui s’immiscent dans nos cerveaux, qu’on le veuille ou non. "Il existe de nombreuses propositions citoyennes pour protéger mieux l'humain et la planète de l’agression publicitaires". Beaucoup de ces panneaux dépensent de l’énergie pour faire dérouler et éclairer les affiches, ou pour diffuser des publicités vidéo. Des centaines de milliers d’hectares de forêts sont abattus tous les ans dans le monde pour imprimer la masse croissante de prospectus publicitaires. "Ce gaspillage d'énergie et de ressources ainsi que la surconsommation suscitée par la pub contribuent au dérèglement climatique", rappelle Cathy Gemon, militante d'ANV-COP21 Orléans. Par ailleurs, l’association Paysages de France estime que plus d’un tiers des panneaux sont illégaux. Il est pourtant possible de résister aux sirènes des annonceurs : la ville de Grenoble, avec son maire écologiste Éric Piolle, a décidé en 2014 d’interdire tous les panneaux publicitaires dans l’espace public et d’en remplacer un certain nombre par des arbres. Grenoble est la première ville d’Europe sans panneaux publicitaires. Il existe de nombreuses propositions citoyennes pour protéger mieux l'humain et la planète de l’agression publicitaires :
L'action répond à l’appel du collectif Subvertisers International, qui invite à un maximum d’actions pour la journée mondiale contre la publicité. Celle-ci a lieu à la date anniversaire de la relaxe des militant⋅es des Déboulonneurs. La justice avait reconnu le 25 mars 2013 « l’état de nécessité » face à l’oppression publicitaire. Par ces actions non-violentes, l'objectif est notamment d'obtenir des pouvoirs publics une nouvelle loi et un décret qui ramènent la taille maximale des affiches à celle pratiquée pour l'affichage associatif : 50 x 70 cm ; limiter les dispositifs à une surface maximale de 2 m2, avec une densité raisonnable en fonction du nombre d'habitants, ce qui nécessiterait de s'approcher des panneaux rendant ainsi cet acte volontaire. Partagez sur les réseaux sociaux :
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